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Question de langage Ecrit en le 27 Mai 2000 par Jean-François Lalande. |
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Question de langage
Ces derniers temps, une nouvelle mode est arrivée en RFV: celle du Takaparlé.... Les citoyens habitués à discuter de longues heures par mails interposés prennent l'habitude de conclure leurs missives par de petits ajouts insignifiants tels que: Cavouzaplu ? Cétipabo ? ou encore Cékanconmange ? La dessus, j'ai contacté un de mes collégues de l'université (UVSHS) et je lui ai parlé de ce nouveau phénomène qui m'étais étrangé à l'époque. Voici une partie de notre discussion: " ... bien sur, mais c'est principalement lié au support de la virtualité... - ? - Mais oui ! Internet c'est ca: la déformation d'un monde trop enfermé dans ces règles de stricticité (NDR: caractère strict) et l'internaute se doit de développer sa créativité. Il est frustré de voir tant de choses qui se déroulent sans lui, il est un peu trop passif à son goût et son seul pouvoir de révolte vient à travers le choix de ses mots - Et connaissez vous d'autres formes de rébellion du langage ? - Oui, il existe aussi le "CowBoyz language"... - Qui donne ? - et bIEN ceLa DONne a pEU PrèS ceCi. C'eSt mêME un PEu DéSagRéable à Lire, mais ON s'habITue à toUt ! LE pLus Dur C'EsT qu'IL FaUt cHanger dE claVIer parce que lA tOuCHe shiFt LaChE Au bouT DE tRois sEmAInes..... - Fiooooouuuuuu...... - Oui et encore il existe des variantes de ce langage qui sont encore plus dur à apréhender. Je vais vous donner un autre exemple: je vais dire "Qu'est ce qu'il fait beau aujourd'hui, n'est ce pas Gérard ?" dans cette variante. - Allez-y... - Qu'3st Ç3 qù'¡l Få¡t B&4µ aûJOùRd'hûI, n'e§T c& p4§ gérA®Ð ? - Mon dieu....." Vous imaginez mon étonnement en découvrant qu'il existe des tournures plus ératiques qu'un simple "TroFor" ! Je suis rentré chez moi et j'ai mis mon forfait 20h/100F à profit pour débusquer un tel verbiage.... Et puis vous savez ce que c'est, internet, on s'y perd... On sait ce qu'on cherche et puis à un moment on ne sait plus vraiment... En tous cas, si ces locutions persistent, les sociologues et les parliologues (NDR: cela n'existe pas, on dit plutot Jargouinologue) auront de quoi s'occuper pendant leurs longues soirées d'hiver. Les défenseurs, mordicus, de la langue Française n'ont qu'à bien se tenir: on ne lutte pas contre un style ou une mode, on lutte contre un fléau. Le fléau verbal n'est pas encore né et cet engouement pour le mot qui tue n'est que la cerise sur le gateau d'une aventure virtuelle qui ne cesse de nous epater. A Bonne en Tendeur..... |